Salut les copaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiins!
Je vous avais promis la suite de notre article précédent sur les crises existentielles et la quête de sens (on veut les solutions! Et puis, il se passe quoi avec cette femme qui est allé vivre dans les abres, oh!). C’est promis, vous l’aurez dimanche prochain! MAIS, MAIS, MAIS, il s’agit de la plus grande importance que je vous partage cette grande nouvelle : car cette semaine, j’ai fait mon sac à dos et j'ai quitté Guadalajara pour vous emmener avec moi au Yucatán. Et pas pour des vacances, non non non, mais pour vous raconter une histoire de résistance qui se déroule en ce moment même : celle du projet Tren Maya au Yucatán, Mexique. EX-CI-TING!
Le programme des prochains blogposts sera donc :
Cette semaine : je vous introduis à l’histoire de Résistance du Tren Maya, afin que vous sachiez où votre écrivaine préférée va mettre les pieds.
Semaine prochaine, suite des Grandes Réflexions sur la Crise existentielle
Semaine d’après, je vous sers, en détail, mon journal de bord de l’aventure Tren Maya
Allé, c’est parti!
But first things first : de quoi s’agit-il au juste?
Le Tren Maya Project (projet Train Maya) est l’un des 4 grands travaux d’infrastructure du gouvernement Lopéz Obrador. Sa construction a été entamée en 2020 et a pour but de se terminer en 2024. Ce train parcourra la distance de 15000 km entre le Yucatán, les Chiapas Champeche, Quintana Roo et Tabasco. Il contiendra 19 gares et transportera des passagers et des cargaisons. Dans le discours politique officiel, il a pour but de générer des bénéfices pour tous, de développer la région en reliant ses grandes villes et d'attirer davantage de tourisme de manière durable et propre.
Or ce discours cache des réalités bien plus sombres qui sont les suivantes :
La destruction entière et le rasage complet de jungles, forêts et autres écosystèmes vital avec leur faune et flore unique. Les rails fragmenteront des habitats entiers d’espèces déjà en voie de disparition tel que le jaguar par exemple.
L’endommagement de multiples lieux de vies et de patrimoine bioculturel de communautés mayas et indigènes peuplant la région et vivant en harmonie avec l’environnement depuis des millénaires. Mais également l’élimination ou la division de terrains agraires de multiples paysan.nes, familles et communautés qui vivent de leur milieu naturel.
La destruction d’un patrimoine culturel énorme sous la forme de ruines mayas rares découvertes lors du rasage de la jungle. Le Washington Post a écrit un article déchirant avec des images parlantes de ces trésors archéologiques voués à la perte totale : https://www.washingtonpost.com/world/interactive/2022/mexico-tren-maya-destruction-archeology/.
Depuis que la construction a été entamée, bien des voix se sont levées à son encontre de la part des citoyens de la région, des communautés indigènes et de multiples organisations ambientales et de droit humains. L’une d’elle est la Global Alliance for the Rights of Nature. Cette organisation a pour mener campagne en organisant des Tribunaux pour les Droits de la Nature en choisissant des cas spécifiques de violation du droit environnemental et des droits des citoyens.
Le weekend prochain cette ONG organise la 8ème édition du Local Rights of Nature Tribunal au Yucatan. Ce Tribunal fictif a pour but de visibiliser les violations au droit environnemental et au droit de la Nature et de donner voix au chapitre aux communautés et citoyens, mais aussi aux écosystèmes lésés. Cette façon de faire campagne s'inscrit dans l’idée de justice environnementale et a pour but de créer des précédents juridiques afin de créer et de promouvoir un système juridique international prenant les droits de la Nature en compte et respectant les droits environnementaux de tous. Pour en savoir plus sur les Tribunaux des droits de la Nature : https://www.rightsofnaturetribunal.org/.
Pour en savoir plus sur l'événement du Tribunal pour le Train Maya (et même vous inscrire si vous souhaitez le suivre en ligne) : https://www.rightsofnaturetribunal.org/tribunals/maya-train-tribunal-2023/. Cette fois, des juges de partout en Amérique Latine sont invités au procès et des dizaines de communautés viendront témoigner et plaider à l’encontre du Tren Maya. Et vous savez ce qui est bon dans tout ça? C’est que j’y vais dans le cadre de mon stage pour cette même ONG. Je suis chargée de la logistique et je vais donc y passer une semaine entière à tout préparer et ensuite veiller à ce que le Tribunal se passe comme sur des roulettes! On va aussi visiter les communautés mayas lésées et la jungle.
Je me sens super excitée et heureuse de “passer à l’action” et d’“entrer dans le concret”. Mais à la fois, je suis bien consciente de l’atrocité du cas qui est encore une nouvelle expression de ce même système assoiffé de bénéfices et qui sous le couvert du mot “développement” détruit et rase impitoyablement notre planète déjà en agonie. Depuis que j’ai commencé, j’ai vu tous les jours passer, le coeur saignant, des photos de forêt réduite à des grumeaux de bois et des animaux prenant la fuite, ne sachant plus où aller, j’ai écouté des témoignages d’une tristesse et d’une rage inouïe des personnes victimes des chantiers et toute cette peine me fait peur. Je ne suis pas certaine que ce Tribunal servira a quelque chose concrètement, mais ce que je sais c’est qu’il vaut toujours mieux ça que rien!
Stay tuned pour la suite!
Nos vemos la semana próxima!
Des bisous de votre undercover journaliste Atelier Résistance (oui je me la pète, et alors?)!
<3
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