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#10 Resistance Culture (Partie 1)

Dernière mise à jour : 28 nov. 2022

Salut les coudpains et coudspaines!

Aujourd’hui ça va parler culture et politique, leur entremêlement, leurs implications et comment construire une culture de résistance : accrochez-vous!


J’ai appris au cours des dernières années comment tout est politique, tout est traversé de normes, de jugements de valeurs, de priorités politiques qui ont tous des implications. Et quand on dit politique, on dit pouvoir et rapport de force : nous évoluons quotidiennement , au sein des situations les plus banales et privées (comme nos façons de manger, de relationner, de s’aimer, de s’habiller) aux plus formelles et publiques (nos façons de faire de la politique, nos institutions,...) de nos vies, dans des structures sociales qui sont des articulations complexes, des équilibres fragiles faits de plusieurs groupes dont les valeurs et visions du monde sont en tension.


Rien de plus normal après tout : nous sommes des animaux sociaux et politiques, résultats de nos éducations, nos sociétés, nos cultures, nos institutions et nous vivons dans une méga-société globalisée où tout s’entrechoque, mais cela m’a tout de même donné le vertige quand je me suis mise à comprendre et voir ça partout. Le tricky part c’est qu’une fois qu’on commence, ça s’accentue de plus en plus : j’analyse constamment ma propre personne, ma famille, mes amis, ce que je vois à la télévision ou entends à la radio avec ce filtre devant les yeux. Je me suis sentie comme privée de cette douce illusion d’un espace neutre, calme, où tout fait sens, naturellement, et où il ne faut pas réfléchir. Vous connaissez cette envie? De ne pas devoir réfléchir? De pouvoir faire confiance et se laisser porter par les institutions et les personnes qui nous entourent et forment nos sociétés? Hélas, la réalité, c’est que ces derniers nous mènent à la catastrophe. Il suffit de jeter un coup d'œil aux résultats lamentables de la COP27 tout juste terminée (je vous suggère cet excellent article qui les résume : https://www.carbonbrief.org/cop27-key-outcomes-agreed-at-the-un-climate-talks-in-sharm-el-sheikh/?utm_campaign=Carbon%20Brief%20Daily%20Briefing&utm_content=20221122&utm_medium=email&utm_source=Revue%20Daily), sensée être notre meilleur espoir contre le réchauffement climatique pour comprendre que leur confier nos avenirs et nos cerveaux serait de l’ordre d’une bonne grosse fausse bonne idée.


Après le vertige est donc venu le soulagement. Je trouve l’idée de me laisser être une marionnette de mon environnement social et de leaders politiques sans ambition ni intérêt pour le bien commun encore plus terrifiant que celle de devoir affronter la dure réalité. Avec ce soulagement est aussi venu du réconfort, quand je me suis mise à me connecter de plus en plus à d’autres personnes qui elles aussi préféraient remettre en cause les prémisses et fondations du monde actuel et critiquer ce qui nous est vendu comme “normal” et immuable. C’est le début de la transformation, j’en suis convaincue et c’est en s’y plongeant qu’on peut commencer à imaginer des scénarios alternatifs et des perspectives futures plus réjouissantes que ceux qui nous sont promis actuellement : de l’oppression, de la violence et une planète qui s’étouffe, avec nous tous dedans.


A partir d’ici, il suffit d’un pas de plus pour parler du sujet du jour : la culture. Effectivement, chaque système soutient sa vision du monde et communique ses valeurs à l’aide d’une culture qu’il diffuse à travers des médias et canaux de communication qui lui correspondent. Sans vouloir faire passer ce blog pour un retour aux bancs des cours de communication, la culture a été l’objet d’une grande critique portée en premier lieu par Theodor Adorno et reprise et nourrie ultérieurement par l’Ecole de Francfort. La notion “d'industrie culturelle” a été introduite pour indiquer la relation entre l’industrialisation croissante et la production culturelle. Cette notion a servi d’assise pour entamer des critiques envers les médias de masse et la façon dont ceux-ci et la culture en général (télévision, musique, cinéma, radio, livres,...) sont utilisés pour véhiculer et promouvoir les valeurs de la classe dominante.


Je ne vous apprends plus rien quand j’annonce que nous vivons aujourd’hui dans une société capitaliste globalisée qui diffuse ses normes et ses valeurs à travers ses médias sur tous les canaux possibles qui jalonnent nos vies quotidiennes : la télévision ou Netflix que nous regardons le soir, la radio du matin, la musique que nous écoutons en chemin vers le boulot ou l’école, les réseaux sociaux sur lesquels nous passons beaucoup trop de temps (bon oké, je parle pour moi!), les films au cinéma, les livres que nous lisons avant de nous coucher. Il suffit de prendre le temps de, en lisant/écoutant/regardant, se demander quelles idées, quelles valeurs, quelles normes se cachent derrière tous ces contenus. Quels modes de vie et visions du futur sont soutenus par tel post insta, tel programme, telle chanson? En m’amusant à faire ces analyses, j’ai parfois même, face à certains contenus tellement (pardonnez-moi les mots durs) débiles et vides, eu l’impression désagréable de non seulement me faire transmettre la culture consumériste/individualiste/anthopocentrique/… dominante, mais pire encore de me faire “bêtement” distraire et divertir du monde actuel ( sachez que, par respect, je me retiens très fort de ne pas citer d’exemples).


“Bon, quelle tirade”, vous me diriez! “Tout contenu culturel ne doit tout de même pas toujours nous ramener douloureusement à tout ce qui ne va pas dans le monde? La musique, les films, les livres, c’est aussi pour s’amuser, pour se détendre!” Et vous avez raison, moi aussi j’adore me délecter d’un beau film en mode cocoon, d’une chanson qui touche le cœur et adoucit une journée un peu grise, d’un bon livre pour se remplir la tête de rêves et de voyages. J’ai d’ailleurs une longue liste de morceaux, d'œuvres d’arts, de personnalités, de livres, de films et autres qui m’emplissent de joie de vivre, d’amour, de gratitude pour le génie humain et que je conserve précieusement. Elle me sert toujours dans mes moments cyniques où je perds un peu foi et me ré-insuffle la combativité nécessaire et l’envie de sauver nos petites fesses humaines et notre place sur cette belle planète.

Cependant, je suis d’avis qu’une culture de résistance, à savoir une culture alternative, construite d’auteurs, d’objets et de médias proposant un discours différent de la culture dominante, est utile et même nécessaire.


Cette culture sert en effet des buts multiples :

  • Proposer une critique de la société et participer à une remise en cause du système actuel, nourrir une culture et des réflexions de résistance nécessaires pour évoluer vers un monde meilleur. Cette culture peut entretenir cette “lucidité critique”, parfois accaparée par le bruit des médias de masse et dominants.

  • Véhiculer de nouvelles valeurs de sobriété, simplicité, de biocentrisme (voir blogpost #9), de collectivité et de communauté (voir blogpost #3) et bien sûr….d'amouuuuuuuuuuur comme toujours!

  • Offrir un soutien s’entourer d’artistes, de poètes, d’auteurs et de médias qui partagent les mêmes valeurs et analyses du monde donne un sens de partage et d’appartenance à une communauté résistante qui fait du bien quand, parfois, on se sent un peu seul dans toutes ces réflexions.


Quand je me suis mise à réfléchir à tout ça, grande accro à la musique que je suis, je me suis mise à rechercher des artistes et des chansons qui soutenaient ces analyses, valeurs et idées résistantes desquelles nous parlons tous les dimanches. Ce fût une véritable découverte : non seulement des musiciens et musiciennes, mais un monde entier de podcasts, médias alternatifs, poètes et auteurs s’est ouvert à moi. Adepte des playlists, ça n’a pas duré longtemps avant que mon Spotify accueille une énième liste (ah, si seulement j’étais payée pour créer des playlists…) avec mes morceaux de résistants préférés et je multiplie les plateformes, blogs, médias, chaines youtubes, livres, podcasts et autres avec lesquels je pourrais remplir des journées entière à lire et écouter (ah, si seulement). Il est important, cependant, de noter, que les auteurs des contenus auxquels on fera référence ne sont peut-être pas forcément des acteurs actifs et conscients de la lutte, mais qu’ils/elles abordent le monde d’une autre manière, maniant des valeurs et discours différents qui font du bien.


Ce sont ces perles rares, trésors et bijoux de ma culture de résistance que j’aimerais vous partager dans ce blogpost et les prochains. J'écris “ma culture” car nous avons bien sûr tous nos préférences et nos goûts qui ne se discutent pas (bon, mais est-ce qu’on peut tous s’accorder sur Daniel Balavoine, s’il-vous plait?), ceci dans l’espoir que peut-être l’un ou l’autre vous plaira et vous apportera aussi quelque chose.

Cette semaine je me contenterai de vous parler d’une formidable poète qui, à travers ces mots délicats et bien choisis livre de magnifiques odes au monde naturel, aux humains en tant que participants de cette grande communauté de vivants qui l’habitent et à la vie en général. Mary Oliver, originaire de l'État d' Ohio, décédée il y a quelques années , dont les multiples ouvrages ont été plusieurs fois couronnés notamment par le Pulitzer Price. Je vous ai choisi l’un de mes poèmes préférés, dont vous pouvez lire une brève et chouette analyse ici : https://interestingliterature.com/2022/10/mary-oliver-wild-geese-analysis/ .


Wild Geese-Mary Oliver You do not have to be good.

You do not have to walk on your knees

for a hundred miles through the desert repenting.

You only have to let the soft animal of your body

love what it loves.

Tell me about despair, yours, and I will tell you mine.

Meanwhile the world goes on.

Meanwhile the sun and the clear pebbles of the rain

are moving across the landscapes,

over the prairies and the deep trees,

the mountains and the rivers.

Meanwhile the wild geese, high in the clean blue air,

are heading home again.

Whoever you are, no matter how lonely,

the world offers itself to your imagination,

calls to you like the wild geese, harsh and exciting -

over and over announcing your place

in the family of things.



Cet article liste également ses 10 meilleurs poèmes à aller découvrir sans plus tarder (je recommande fortement “The Journey” : https://interestingliterature.com/2022/08/best-mary-oliver-poems/ .

Enjoy et à dimanche prochain pour plus de Resistance Culture (et de Daniel Balavoine, c’est promis)!

<3


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